Lorsque j'étais plus jeune, mon esprit, mon corps, et mon âme étaient plutôt tournés vers Dieu. Lorsque j'ai grandi, mon regard s'est porté sur les autres et non plus sur Dieu. Ainsi, c'est tout mon esprit, mon corps et mon âme qui se sont détournés de Lui. En fait, il arriva que je regardais ce que les autres avaient, comment ils étaient, de quoi ils parlaient, pour découvrir ce que je n'avais pas, qui je n'étais pas. Confuse, je voyais les autres toujours "mieux" que moi. Ils étaient beaux et belles, j'étais laide. Ils étaient grands et robustes, j'étais petite et chétive. Je me méprisais, me dévalorisais, j'avais honte de moi... Et, n'osant plus affronter leurs regards, je marchais la tête baissée. Parfois, j'évitais les lieux où il y avait trop de "monde" et privilégiais à la place de grands détours... Il y a eu de ces personnes qui se sont moquées de ce que j'étais ou n'étais pas également, ouvertement ou en bruit de couloir, et ce, pendant près de dix ans. Mon regard détourné de Dieu, focalisée sur ce que je n'avais pas, sur ce que les autres pensaient de moi, et sur toutes autres choses qui n'étaient pas Dieu, la tristesse m'a envahie, puis la solitude ainsi que le vide.
Les années avaient passé et les blessures s'étaient accumulées : le rejet, les abandons, les trahisons, les injustices, les humiliations. Mon cœur était meurtri et alors que les années défilaient, je changeais et une carapace s'étaient amoncelée autour de moi. J'étais devenue une personne fuyante, puis dépendante avec la peur au ventre d'être abandonnée, maniaque, perfectionniste, contrôlante. Et avec ça, le péché se faisait grandissant en moi, notamment la convoitise, l'orgueil, la vanité qui avaient envahi mon cœur. Aussi, je devenais rebelle, blessante et désobéissante envers mes parents. Les tenues vestimentaires que j'arborais, toute ma présentation devenait autre au fil du temps. Je désirais plaire aux Hommes, ne laissant plus passer aucun détail. Mes cheveux, le maquillage devaient toujours être parfaits, manucure et pédicure se devaient de l'être aussi, tout le temps, à chaque fois. Rien n'était plus laissé "au hasard" contrairement à avant, où je ne savais comment me vêtir, ou que je n'y prêtais tout simplement pas attention au tout début... J'étais esclave de mon apparence. Je crois qu'une partie de moi, cherchais à être "impeccable" à l'extérieur afin d'être enfin acceptée. Je voulais faire partie de... De quoi, je ne sais pas exactement, mais je voulais en faire partie.
Les années se poursuivaient et j'étais divisée. Une partie de moi, ne voulait plus être cette fille "faible" que l'on méprisait, que je méprisais pendant qu'une autre voulait devenir "forte" par elle même, devenir ce que les autres attendaient. Et puis, il y avait une partie qui disait aimer Dieu. Or, quand on aime quelqu'un, on s'intéresse à lui, on prend soin de lui, on cherche à lui plaire, à lui être agréable et à ne pas faire ce qui pourrait blesser son cœur. Dieu, je l'ai blessé, je l'ai méprisé. Dieu, Il m'a aimée, Il ne m'a jamais abandonné. Oui, une chose ne changeait pas, quoi que j'avais dis, fait ou pensé, Dieu m'aimait, tout comme Il aime chacun de nous, personnellement. Oui, je croyais l'aimer et pourtant, je le trompais, comme une épouse tromperait son époux. (Isaïe 54,5). Je le méprisais (Matthieu 6, 24), ne l'écoutais pas (Jérémie 7,24). Je ne l'aimais pas comme j'étais appelée à l'aimer, à le servir, à l'adorer (Jean 14, 21). Et puis, comme j'en parlais dans le post qui lui précède "La Miséricorde Gagne Toujours", il y a eu cet appel du Christ en mon cœur et je me suis rendue au Foyer de Charité.
Lorsque je suis arrivée au Foyer de Charité, j'avais un peu d'appréhension. En effet, je ne connaissais personne et je ne savais guère ce qui m'attendait là-bas. Après tout, je n'avais jamais assisté à une retraite spirituelle. Se retirer à l'écart de tout, pendant quelques jours afin d'entendre Dieu ; je ne savais pas qu'il existait des lieux où l'on pouvait faire cela. Et puis, ça me changeait de beaucoup, quand je prenais le bus ou que j'étais véhiculée, j'écoutais toujours de la musique. Dans mon logement, le téléviseur était toujours allumé, je m'endormais avec. Il me semble bien que c'est parce-que j'avais peur. Peur d'être seule ou de constater cette solitude. Je ne voulais pas faire face au silence, car c'était faire face à moi même, à ce que j'étais, à la réalité, au vide.
Pourtant, la peur s'en est allée au fur et à mesure. Avec l'accueil de la Communauté, leur bienveillance, leurs sourires... J'étais rassurée. Et puis, il y avait quelque chose de particulier en ce lieu. Je ne sais pas si c'était le bruit du vent dans les arbres auxquels je n'avais plus prêté attention depuis fort longtemps, ou même encore, le chant des oiseaux, les moutons qui bêlaient, et pourtant, le silence qui régnait. Il y avait beaucoup de verdure sur les lieux... des fleurs et des arbres de ci, de là, l'incroyable vue sur la mer... Il y avait à coup sûr en ce lieu, quelque chose de beau, de pur, quelque chose de simple mais quelque chose qui me dépassait. Et je m'apprêtais à le rencontrer.
Lorsque j'ai découvert ma chambre, j'étais heureuse. En immersion dans la simplicité et l'humilité, moi qui était devenue tellement superficielle, pleine de moi-même et d'autre chose, mon cœur se réjouissait. C'était comme si, il savait qu'à travers toutes ces petites choses qui m'interpellaient, Dieu allait intervenir. Il allait se passer quelque chose.
Nous avons pu chanter, danser, entendre des enseignements, prier ensemble, partager, se recueillir... Et chaque fois, avant même que je ne lui demande, Dieu répondait à mes prières, à mes questions, à tout ce qu'il y avait au plus profond de moi.
Et puis, il y a eu cette nuit d'adoration à travers laquelle Dieu est venu me convaincre que j'étais dans le péché. En fait, il y avait la possibilité de se confesser et c'est là qu'Il m'a ouvert les yeux. Ce n'était pas ma première confession à ce sujet, mais c'était la première fois que j'étais disposée à écouter Dieu à travers le prêtre, sur ce qu'Il attendait de moi.
Quand j'ai confié au prêtre ce que je vivais, il m'interpella : "Mais, ce n'est parce-que tu sers Dieu ou que tu vas à la Messe qu'il faut que tu continues cette vie que tu mènes! Il faut arrêter!" Il m'exhortait à faire un choix cohérent et j'ai pleuré. J'ai pleuré parce-que je venais de me confier et j'avais l'impression qu'il ne comprenait pas ce que je disais, ou qu'il venait de me juger. Oui j'aimais Dieu, mais je n'arrivais pas à lui être toute entière. Et en même temps, quand il l'a dit, cette parole de Vérité et non d'accusation ou de jugement, j'étais comme libéré d'un fardeau. Oui c'était bien une parole de Vérité, qui transperça mon cœur afin que je regarde la vérité en face et que les illusions s'effacent. A travers cela, Dieu m'a convaincue de mes péchés. Je me suis repentie et tournée vers Lui. Cette parole m'a libéré. Plus tard, je découvrirai dans la Bible que : "Dieu corrige celui qu'il aime, comme un homme corrige son enfant". (Proverbes 3, 12) "Vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous affranchira". (Jean 8, 32).
J'étais dans le péché de compromission car oui j'étais chrétienne, mais je ne me comportais pas en chrétienne. Je n'avais pas donné mon "Oui" à Dieu, ni exprimé que "Seigneur je reconnais que je suis ton enfant et que je désire t'aimer, entendre, écouter ta voix et te suivre, marcher dans la sainteté et renoncer au péché". Je le croyais, mais non, car je ne faisais plus ce qu'Il disait, je fonctionnais selon les règles du monde, selon les attentes de la société. Je voulais être à la mode, à la page, comme les autres afin de ne pas être rejetée ou que sais-je encore. J'étais dans la séduction, dans la fornication (relations sexuelles hors mariage), dans le péché d'orgueil et de vanité, je me mettais en colère à outrance contre ceux qui m'injuriaient ou m"attaquaient. Je ne savais plus qui j'étais, j'avais perdu ma personnalité. J'écoutais la voix du monde et de ses séductions mais plus celle de Dieu. Le pire, c'est que je n'étais ni heureuse, ni comblée par tout cela. Dieu qui était sensé être mon Dieu, n'était pas mon Dieu. Il n'était pas celui que je chérissais, Il n'était pas dans mes décisions, dans mes projets. Il était là, car Il est fidèle, mais je ne lui laissais pas la place qui lui revenait et qui lui revient. Il ne régnait pas dans mon cœur. Je ne faisais pas Ses œuvres, mais par mes attitudes, mon comportement, les choix que j'ai faits, je faisais les œuvres du Père du mensonge. Et c'est cette Vérité qui s'est imposée à moi.
Si à travers son Esprit de Vérité et sa Justice, Dieu m'a retournée comme une crêpe ; par ce même Esprit Consolateur, Dieu a consolé mon cœur. Il ne m'a pas accusé, Il m'a montré ma faute pour que je revienne à Lui, entièrement, passionnément, éternellement. J'étais sa fille, fille du Roi des rois. Fille et co-héritière avec Jésus-Christ. Et je disais non à cette royauté, pour le monde et ses séductions ? En me corrigeant, Dieu m'a ramené à Lui et m'a rappelé mon identité. Il a fait tomber les écailles de mes yeux, Il a fait tomber les masques. Aussi, Il a poursuivi cette correction, ce réajustement, en me faisant boire à la source de sa Miséricorde.
Le dernier soir de la retraite, alors que nous étions réunis en plusieurs petits groupes, nous devions reproduire symboliquement, le lavement des pieds, qui a eu lieu lors de la Sainte Cène. Chacun à son tour, nous allions les uns vers les autres. Et puis, il y a eu ce moment dans mon cœur, où j'ai eu la conviction que quelque chose qui me dépassait, allait se produire. Et c'est là, que Richard est venu rejoindre notre groupe. Il y avait d'autres groupes, mais il est venu dans le nôtre en premier. Alors, que je m'apprêtais à lui "laver les pieds", alors qu'à travers ce geste, c'était aux pieds de Jésus mon Maître que je pensais, alors que c'était pour moi une façon de Lui demander pardon, c'est Richard le prédicateur de la Miséricorde, qui m'a relevé et qui m'a lavé les pieds. Et c'est Jésus, à travers Richard qui m'a aimé, qui s'est penché sur moi. J'étais partie et Il m'a ramené à Lui. C'est Jésus qui m'a prise dans Ses bras et c'est dans Ses bras que je me suis effondrée. Jésus a pansé mes blessures, Il m'a pardonné, Il m'a aimé.
Dieu m'a regardé et c'est dans ses yeux, que je suis tombée éperdument amoureuse. Je ne savais même pas que l'on pouvait tomber amoureuse de Dieu. Et peut-être que l'expression n'est pas correct, mais ce jour là, c'est ce qui m'est arrivé, et je me souviens encore, comme une femme amoureuse se souvient du jour où elle a posé ses yeux sur son amoureux, et encore plus du jour où Il a posé les yeux sur elle. C'est son regard d'amour qui a tout changé. Il est venu balayer tous ces mauvais regards que j'avais posés sur moi, ou que d'autres avait posé sur moi. Il m'a habillé de nouveau. Et ce qu'Il a fait hier, Il continue à le faire encore aujourd'hui, car la vie est un cheminement...
Le regard de Dieu, tomber dans ses yeux, rien ne saurait amplement décrire l'Amour de Dieu, l'Amour qu'EST Dieu. Tout ce dont je peux témoigner, c'est qu' en trois jours, Dieu a repris tout ce que l'ennemi de nos âmes m'avaient volé. Tout comme Il l'avait déclaré à ceux qui en voulaient à sa vie lors de son Incroyable Ministère sur la Terre et parlant de son propre corps : "détruisez ce Temple et en trois jours, je le relèverai" (Jean 2, 13-25). Et bien, c'est ce qu'Il a fait pour moi. En trois jours, Jésus m'a redonné le sourire, Jésus a remplacé le vide par sa présence, Jésus a brisé mon orgueil et ma vanité, pour que j'entende sa voix et me focalise de nouveau sur Lui en dehors de qui je ne peux rien faire.
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